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Quand BENQUET accueillait un village ALSACIEN ...

La politique militariste et expansionniste du Chancelier d’Allemagne, Adolf HITLER, se manifeste dès 1936 en Rhénanie, puis en Autriche et en Tchécoslovaquie (1938) et enfin en Pologne (1939), ce qui provoque la seconde guerre mondiale avec les démocraties.

Notre stratégie est basée sur le système fortifié de lafrontière Nord-Est appelé «Ligne Maginot».

Dès 1935, en cas d’hostilités, le gouvernement a élaboré un plan de repli des populations des régions les plus menacées et de la région parisienne vers 23 départements éloignés. Il s’agit de transporter essentiellement par la SNCF, déjà très impliquée dans la logistique militaire, 370000 personnes, des stocks alimentaires, des archives de toutes sortes (cadastrales, notariales, bancaires, fiscales etc.…). Mais aussi d’acheter le bétail abandonné, de surveiller les maisons désertées, d’organiser des points de ravitaillement, des antennes médicales, de réquisitionner des logements, du mobilier, de la literie de la vaisselle, etc.…Des crédits importants sont affectés à des milliers de communes d’accueil.

Le 1er Septembre 1939, la Pologne est envahie. Dans les communes situées à moins de 20 kilomètres du Rhin, l’ordre de repliement est affiché. Il limite le poids des bagages à 30 kgs par personne (couverture, vêtements chauds, gamelle, quart, couvert, 3 jours de vivres…). Les noms et les prénoms des enfants sont signalés sur leurs vêtements.

Le 3 septembre, la Grande Bretagne et la France qui soutiennent la Pologne, déclarent la guerre à l’Allemagne. Le soir même, l’évacuation commence vers des régions éloignées notamment le Sud-Ouest. Les Landes sont la destination d’une partie du Haut-Rhin soit 50 000 personnes dont les 319 habitants de Muespach Le Haut, accompagnés de leur curé. Ces derniers rejoignent la gare de Dannemarie, à 20 kms où ils attendront 7 jours le départ du convoi de wagons de marchandises car les trains militaires sont prioritaires. Le voyage, à travers le centre de la France par des voies secondaires dure 4 jours. Ils descendent enfin à Grenade sur l’Adour pour être dirigés sur Benquet par convoi militaire. La municipalité a été avertie entre-temps par la Préfecture. Elle est chargée d’organiser leur hébergement. Le Maire, M. Labayle et son secrétariat, le garde champêtre M.Tauzin, «l’intendant des réfugiés», M.Jean-Baptiste Barrère, déploient des efforts considérables mais tous les évacués ne sont pas logés la 1ère nuit. Les platanes du bourg et même les loges des vaches de course aux arènes en abritent un certain nombre…

Par la suite, après la réquisition de maisons ou pièces vides, en plus ou moins bon état, et par la solidarité des benquetois, les 82 familles sont toutes hébergées dans un confort relatif, parfois à plusieurs dans la même pièce, des tentures faisant office de cloisons… 98 alsaciens sont disséminés dans les maisons du bourg ( Cousseau, Baris, Dupeyron, Farbos, Lagardère, Layan, Mountlhery) et de l’Espitaou. 65 sont à Artiguères, 45 (dont le curé) au Château, 19 à Loustau, 15 à Nercamp, 10 à Boumègue, 8 à Panchanx, 7 à Bilon, 7 à Mariette, 7 à Matibaou, 7 à Darfay, 6 à Cazenave, 5 à Populo, 5 à Henry, 5 à Hos, 5 à Labiouletté et 5 à Pomies.

La vie s’organise progressivement malgré les différences de dialectes et de genres de vie. Les alsaciens, regrettant notamment leurs grands poêles en faïence, doivent s’habituer à la cheminée landaise pour le chauffage et … la cuisine. Les hommes valides et non mobilisés sont employés dans diverses fermes ou dans des entreprises montoises. Les jeunes de 17 à 20 ans sont réquisitionnés à la poudrerie de Saint Médard en Jalles. L’intendant, mandaté par les autorités, gère les finances des réfugiés (dotations de l’état, frais de réparations des logements, etc.…). Une année passe, elle est marquée par la «drôle de guerre», la défaite rapide des armées françaises, l’appel du Maréchal Pétain, la capitulation de la France, le départ à Londres du Général de Gaulle, la signature de l’armistice, la fin de la 3ème république. Durant cette période, dans la population de Muespach Le Haut, on enregistre 2 mariages, 4 naissances et 3 décès.

Le retour en Alsace a lieu en Septembre 1940 mais beaucoup d’alsaciens ont la douleur de constater que leurs maisons ont été pillées par les différentes troupes qui y ont séjourné et que leur région a été intégrée au territoire du 3ème Reich et germanisée.

Après la libération, les nombreux problèmes de l’après guerre, les distances énormes pour les transports de l’époque font que 4 décennies passent avant que des liens soient rétablis officiellement entre les deux communes. Deux cérémonies de jumelage ont lieu respectivement le 14 juillet 1980 à Benquet et le 2 Août 1981 à Muespach Le Haut, suivies de retrouvailles pour faire la fête ensemble et tisser une amitié toujours transmise aux générations suivantes. Celle-ci est devenue une véritable institution dans 35 communes landaises à ce jour.

La politique militariste et expansionniste du Chancelier d’Allemagne, Adolf HITLER, se manifeste dès 1936 en Rhénanie, puis en Autriche et en Tchécoslovaquie (1938) et enfin en Pologne (1939), ce qui provoque la seconde guerre mondiale avec ...